Les bras cryo et les caissons MANG ont été actionnés une dernière fois pour tester le système de déconnexion entre le lanceur et le sol. Après cette ultime campagne, la zone de lancement se prépare à accueillir le premier vol d’Ariane 6.
Le dernier essai de qualification des interfaces cryotechniques de l’ELA-4 a eu lieu avec succès fin janvier. Cet essai appelé CCS AMB (pour Cryo Connection System at Ambiant temperature) a consisté à tester la déconnexion à température ambiante des bras cryo situés sur le mât et des caissons MANG installés sur la table de lancement qui alimenteront respectivement en ergols les réservoirs des étages ULPM et LLPM d’Ariane 6 jusqu’au décollage. Cette campagne a permis de prolonger les essais réalisés en 2022, qui avaient testé séparément la déconnexion et la rétraction des bras et des caissons côté oxygène à température ambiante, et en hydrogène liquide à des températures cryotechniques de l’autre côté, sur une maquette partielle de lanceur. Cette fois, il s’agissait de mettre en œuvre la totalité du système, avec les vraies interfaces de connexion et dans les conditions d’un lancement, à la différence que le lanceur n’était pas rempli en ergols et que l’essai s’effectuait à température ambiante.
Validation de l’intégralité des fonctions
La campagne a principalement permis de vérifier que toutes les interfaces se déconnectaient correctement, se rétractaient dans le timing attendu et que les ombilicaux étaient bien mis à l’abri du jet des boosters par le système mécanique de fermeture des portes sur les bras et de chute des casquettes sur les caissons MANG. L’essai a également validé la réponse à une déconnexion de secours sur le bras LOX (oxygène liquide), afin de vérifier que des équipements dans le lanceur ne soient pas dégradés par cette opération. Enfin, il comportait un plan de mesure, avec 270 capteurs répartis sur toutes les interfaces, pour caractériser de nombreuses variables telles que les charges, les accélérations ou encore les températures des éléments pyrotechniques durant la déconnexion.
« Cet essai constituait une dernière occasion d’enrichir la connaissance du système et de finaliser le dossier technique de qualification, explique Pierre Serin. La prochaine fois que les bras et les caissons fonctionneront, ce sera pour le vol inaugural d’Ariane 6. »