Publié le 14 février 2024

Euclid débute sa grande enquête autour de l’énergie et de la matière noires

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Le 14 février 2024 est un jour spécial pour Euclid : faute de trouver l’amour, le satellite de l’ESA commence officiellement son enquête afin de percer les secrets de l’Univers sombre.

© ESA. Acknowledgement: Work performed by ATG under contract for ESA., CC BY-SA 3.0 IGO

Saint-Valentin : Cupidon a réservé la plus belle des surprises aux équipes Euclid puisque c'est le début du « survey ».  Autrement dit, le satellite européen commence sa phase d'enquête autour de la matière et de l'énergie noires afin d'étudier l'expansion et la formation des grandes structures de l'Univers. Durant les 6 prochaines années, Euclid va observer et capturer plus de 10 milliards d'années d'histoire cosmique !

L'heure est venue de découvrir les prochaines étapes clés de cette mission hors normes. 

 

Du commissioning au survey : les aventures du détective cosmique

On dirait le titre d'un polar… Et pour cause ! Euclid a vécu quelques aventures avant d'en arriver à cette phase de survey.

Mais nos enquêteurs n'ont pas lâché l'affaire aussi facilement et le mystère du pointage a été résolu : Euclid, les zones d’ombre et de lumière : plongez au cœur de la sag.

 

Cartographier un tiers de l'univers en six ans : un défi inédit !

Euclid ne fait pas les choses à moitié : il est capable de capturer une large zone du ciel en une seule fois, soit 50 000 galaxies ! Etant donné que sa mission de de cartographier un tiers du ciel en 6 ans, cette performance est plus que bienvenue.

Pour ce faire, le satellite pointera fixement vers une partie du ciel durant 1h10. A l'issue de ce délai, il ne lui faudra que 4 minutes pour changer de position. L'objectif : produire 40 000 pointages de ce type.

Afin d'obtenir toutes ces images, il faut assembler toutes les pièces d'un puzzle géant : beaucoup de paramètres sont à prendre en compte, comme le temps de rotation du satellite pour passer d'un point à un autre par exemple.

 

Et ensuite ?

Le télescope est actuellement paramétré pour observer une portion de 130 degrés carrés – soit 500 fois la taille de la pleine Lune ! – durant les 14 prochains jours : c'est autant que la zone couverte par Hubble en 30 ans. Les objets de ces observations : les constellation Caelum et Pictor.

Dans 1 an, Euclid aura effectué 15% de son enquête. Rendez-vous au printemps 2026 pour la révélation des premiers résultats cosmologiques.

La France est aussi responsable du pipeline du traitement des données de l'instrument VIS, qui sera le premier à l'œuvre pour calibrer les données de l'instrument. La calibration astrométrique des images, ayant pour but de recaler précisément le pointage du satellite sur le ciel avec une précision maximale de 10 millièmes de seconde d'arc, se fait grâce au catalogue Gaia DR3 ! L'équipe du DPCC est au cœur des missions Sciences de l'Univers.

Pierre Casenove

  • Chef de projet segment sol Euclid au CNES
Cette image montre les parties du ciel qui seront capturées par Euclid
© ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA/Planck Collaboration/A. Mellinger – Acknowledgment: Jean-Charles Cuillandre, João Dinis and Euclid Consortium Survey Group, CC BY-SA 3.0 IGO

Le rôle du CNES dans la mission Euclid

​​En opérations, le CNES est entre autre responsable du traitement des données. Guillaume Libet, Responsable Essais Système Segment Sol EUCLID au CNES, est actuellement à pied d'œuvre pour configurer les traitements automatiques à réception des données la nuit prochaine. Les données seront envoyées et traitées dans les 9 centres de données en Europe et aux Etats-Unis, offrant 10​ 000 cœurs de calcul, selon le partage du ciel et les traitements définis au CNES. 
En résumé, depuis le Centre spatial de Toulouse, le CNES contrôle 9 centres de données !