Le plan de modernisation du dispositif radar au Centre Spatial Guyanais se poursuit. Constitué de 4 radars, cet ensemble d’installations a pour fonction de localiser les lanceurs en temps réel après leur décollage et de s’assurer qu’ils ne dévient pas de leur trajectoire dans le cadre des dispositifs de sauvegarde. Après la mise en service du nouveau radar Amazonie, en 2021, qui remplace le radar Adour 2, puis la rénovation en cours des deux radars Bretagne, un contrat vient d’être signé pour l’acquisition d’un second radar Amazonie, sur le même modèle que le premier. Ce nouvel équipement remplacera à l’horizon 2025 le radar INTA, loué à une société espagnole et utilisé comme radar de flanquement essentiellement lors des tirs du lanceur Vega.
Le radar de flanquement est positionné de côté, sur un site suffisamment éloigné de la base spatiale au bord Nord ou Est de la Guyane, pour continuer à suivre le lanceur dans certaines trajectoires, quand les autres moyens sont éblouis par la flamme.
Hugues Nicolas, chef de projet au CNES
Radar mobile
Amazonie 2 sera construit par le groupement industriel formé par Telespazio Italie et BAE. Comme son « grand frère » Amazonie, il apportera des performances de haut niveau en matière de numérisation et d’exploitation. De conception mobile, il sera principalement utilisé à Saint-Jean du Maroni, mais certaines trajectoires, comme les futurs Vega C Space Rider nécessiteront de déplacer la station de flanquement à Saint-Georges de l’Oyapock. La préparation de ce site pour accueillir Amazonie 2 constitue une composante importante du projet, en parallèle au développement du radar. L’objectif est de qualifier le site de Saint-Georges fin 2023, de manière à réaliser la qualification d’Amazonie 2 courant 2024. Avec l’entrée en service de ce nouveau moyen de localisation des lanceurs et la mise à niveau des radars plus anciens de la base, les Bretagne, le dispositif sera opérationnel pour de nombreuses années.
Le saviez-vous
Si les radars Amazonie sont tout neufs, leurs prédécesseurs Bretagne sont plus que cinquantenaires. Bretagne 1, plus ancien moyen de la base spatiale, a même été mis en service initialement dans le Sahara, lorsque les lancements étaient réalisés de la base spatiale d’Hammaguir, en Algérie. Il est d’ailleurs conçu pour résister au sable et à l’environnement du désert. Bretagne 2 est quant à lui arrivé directement en Guyane, lors de la construction de la base. Ces moyens très anciens font l’objet d’une surveillance régulière et restent très performants sur le plan mécanique, avec des niveaux de précision 10 fois supérieurs à ceux des antennes de réception de la télémesure. La rénovation actuelle consiste à en moderniser la partie électronique et à les équiper de solutions numériques.
Série Lanceurs
Qu’on les nomme lanceurs ou fusées, cette activité du CNES - qui contribue à garantir l’accès autonome à l’espace de la France et de l’Europe - est en constante évolution. Nous vous proposons de découvrir son actualité via une série d’articles. Vous y lirez tous les détails sur le nouveau lanceur Ariane 6 et sa base de lancement et vous familiariserez avec les innovations et ruptures technologiques qui nourriront les futurs programmes à l’horizon 2030.